Antoine Dufilho transforme Le Touquet en galerie d’art à ciel ouvert

Le Touquet-Paris-Plage accueille deux sculptures monumentales d’Antoine Dufilho. En effet, ces installations confirment la volonté municipale de faire de la station un lieu d’art permanent. Par ailleurs, elles marquent une étape importante pour cet artiste autodidacte.
La Dolce Vita défie les vagues sur la digue
Depuis le 21 novembre 2024, « La Dolce Vita » trône sur la promenade des Princes de Monaco. Cette reproduction du Riva Aquarama impressionne par ses dimensions. En effet, elle mesure 7 mètres de long sur 2,4 mètres de large. De plus, son poids total atteint 5,5 tonnes.
D’abord, l’œuvre joue sur les contrastes. L’acier Corten évoque l’acajou des bateaux Riva originaux. Ensuite, l’acier inoxydable poli miroir compose le socle brillant. Par ailleurs, les lames de 6 cm d’épaisseur créent la transparence caractéristique de Dufilho. Ainsi, les pleins et les vides dialoguent pour suggérer le mouvement. L’arrière symbolise notamment la traînée du bateau sur l’eau.
Cette œuvre représente la troisième version du Riva par l’artiste. Auparavant, Dufilho avait créé deux versions réduites en bois et métal. Pour cette pièce monumentale, il voulait « transmettre l’élégance légendaire de la marque ». De fait, l’échelle dialogue avec l’immensité maritime.
En outre, la municipalité prévoit une mise en eau et lumières. Cette scénographie transformera la sculpture en spectacle nocturne. L’eau symbolisera la mer sous ce runabout mythique. Précédemment, l’œuvre avait conquis Sainte-Maxime durant l’été 2024.
La Red Racing Flower veille sur le Westminster
La « Red Racing Flower » domine l’entrée de l’hôtel Westminster. Cette Ferrari 330 P4 des 24 Heures du Mans de 1967 mesure 4,60 mètres de long. De plus, elle pèse 1,7 tonne malgré son apparente légèreté.
D’abord, l’œuvre fascine par sa complexité. Elle compte 100 lamelles d’aluminium laqué rouge. Ensuite, chaque lamelle suit un angle différent. Ces plaques épousent les courbes de la carrosserie originale. Par conséquent, elles s’ouvrent comme une fleur qui éclot. C’est d’ailleurs l’origine du nom « Red Racing Flower ».
En outre, cette disposition crée des effets visuels uniques. Les vides entre les plaques varient progressivement. Ainsi, ils procurent un effet d’accélération visuelle. L’objet statique s’anime selon le déplacement du spectateur. Par exemple, vue de face, la sculpture devient presque transparente. En revanche, de trois quarts, elle révèle toute sa puissance.
Le parcours de cette œuvre révèle son succès. D’abord, le Salon Lille Art UP! l’a dévoilée au public. Ensuite, La Baule l’a exposée de juillet à septembre 2020. Finalement, Le Touquet l’a acquise pour une installation permanente. Désormais, elle dialogue avec l’architecture historique du Westminster.
Une philosophie artistique révolutionnaire
Depuis 2012, Antoine Dufilho développe une approche unique. Il transforme sa passion automobile en innovation artistique. Son objectif principal reste constant : capturer le mouvement dans la matière. Cette quête l’amène à créer des techniques inédites. Par exemple, le « Streamline » évoque le travail en soufflerie.
Par ailleurs, sa méthode combine artisanat et ingénierie. Il réalise chaque œuvre dans son atelier unique. Cet espace provient de containers maritimes assemblés. De plus, il se situe dans la campagne lilloise. Ce lieu reflète son approche créative. En effet, il transforme et réinvente constamment les matériaux.
Les techniques de moulage et de soudure sont ses outils principaux. Il les expérimente depuis des années. Grâce à elles, il crée des effets de transparence à 360°. Ces effets défient notre perception habituelle.
L’art cinétique au service du patrimoine
Les deux sculptures du Touquet incarnent la vision de Dufilho. D’une part, elles rendent hommage aux icônes du design. D’autre part, elles les transcendent par une approche contemporaine. La Ferrari 330 P4 et le Riva Aquarama ne sont pas copiés. Au contraire, l’artiste les réinterprète totalement. Il les déconstruit puis les reconstruit selon sa grammaire visuelle.
De plus, cette approche résonne avec l’identité du Touquet. La station reste historiquement liée au luxe et à l’élégance. Par conséquent, les sculptures dialoguent naturellement avec leur environnement. La Dolce Vita évoque les yachts au large. Parallèlement, la Red Racing Flower rappelle l’âge d’or automobile des années 60.
Aujourd’hui, Dufilho expose dans près de 60 galeries internationales. Il participe également aux événements prestigieux du monde automobile. Le Grand Prix de France et le Mondial de l’Auto l’ont accueilli. Ainsi, ces installations permanentes au Touquet représentent une consécration. Elles témoignent de sa maturité artistique.
Finalement, l’artiste transforme une passion familiale en langage universel. Son grand-oncle Jacques collectionnait les Bugatti. Cette passion inspire désormais des œuvres monumentales. Les deux sculptures restent accessibles librement toute l’année. Elles offrent une expérience visuelle en perpétuel renouvellement. La lumière, l’angle et la météo les transforment constamment. L’art de Dufilho n’est jamais figé. Il reste toujours en mouvement, même dans l’immobilité du métal.
Pour suivre l’actualité d’Antoine Dufilho et découvrir ses prochaines expositions en France et dans le monde : www.antoinedufilho.com et @antoine.dufilho sur Instagram.